Couts du loyer et des denrées de première nécessité : Le gouvernement dépassé
Entre 2009 et 2012, le Président de l’APR, Macky Sall a copieusement vilipendé le régime de Me Wade sur la cherté de la vie au Sénégal. Il est allé jusqu’à dire que la vie est plus chère au Sénégal qu’au Mali, alors que leurs marchandises transitent par le Sénégal. Sur son régime, on assiste aux hausses sauvages continuelles et répétitives, sans aucune mesure pour soulager les populations.
A son arrivée à la tête du pays en 2012, Macky Sall a fait voter une loi sur la baisse du loyer. Une séance pompeusement relayée par les médias d’Etat. Mais lors de son dernier face à face avec les jeunes de la Médina et du Plateau à travers « Jokko ak Macky » du mois d’avril dernier, le président Sall a avoué n’avoir aucune solution pour faire baisser le coût du loyer. « Si quelqu’un va à la banque, faire un prêt pour construire sa maison, personne ne peut le contraindre à diminuer la location. J’ai essayé de passer par des lois, mais ça n’a pas marché. Il faut maintenant penser à l’habitat social qui semble être la solution pour avoir l’accès à l’habitation. Essayons de faire respecter la loi qu’on avait prise sur la baisse du prix du loyer. Mais, pour dire vrai, je n’ai pas trop de solution sur ça », a théorisé le président de la République.
Alors qu’il s’est engagé personnellement a généré la question du loyer avant la fin de son premier mandat, aujourd’hui les pères de famille sont chaque jour désarçonnés par l’augmentation des denrées alimentaires. Les produits de base notamment le riz, l’huile, l’oignon, le lait, entre autres ne cessent de grimper sur les marchés et boutiques. Le projet sur l’autosuffisance en riz est devenu mort-né. En ce moment-là, le président Macky Sall ne donne aucun espoir aux populations.
Les goorgorlu à la merci des commerçants véreux
On a l’impression qu’on est dans la jungle au Sénégal où les prix des denrées alimentaires augmentent de manière exponentielle, sans la moindre explication qui tienne la route. Les ménages surtout de bourse faible sont les plus affectés par la cherté des denrées de consommation. Les goorgorlu font face à des difficultés terribles pour joindre les deux bouts. Vieux Ousmane Ndiaye, âgé d’une cinquante d’années, mécanicien de son état, croisé à Keur Mbaye Fall, se dit dépassé par la situation des prix. « Je suis père de famille de cinq enfants, mais sincèrement j’éprouve d’énormes difficultés pour donner la dépense quotidienne. Il m’arrive que je ne donne rien à madame pour le marché. Vous voyez combien ça fait mal pour un père de famille », a-t-il déploré, invitant le gouvernement à descendre sur les marchés. À l’en croire, ce qui se passe dans les marchés et les boutiques, relève de la spéculation.
Poursuivant, il dit ne pas croire pas que ces hausses s’expliquent par la guerre en Ukraine. « La flambée des prix précède cette guerre que certains gens veulent arguer pour imposer cette inflation », rejettera-t-il. Ndèye Rokhaya Diandy ne trouve pas les mots pour expliquer son désarroi sur la flambée des prix. La soixantaine révolue, la vendeuse de poisson, est de ces Sénégalaises qui se battent solitairement pour subvenir aux besoins de leurs familles. «Mon mari est décédé depuis des années. Je suis responsable de ma famille. Je dois me battre quotidiennement pour donner à manger à mes enfants et petits-enfants. La cherté des denrées est encore venue corser notre situation à la maison. Il faut débourser plus alors que mes moyens sont très limités. Tout est cher à la boutique comme au marché. Mais il faut résister car toute la famille compte sur moi. Avec tout ce que je gagne dans la vente des poissons, je ne parviens pas à économiser, vu la situation à la maison », a-t-elle dit.
L’oignon, la pomme de terre, l’huile…
S’il y a des denrées dont le prix ne cessent d’augmenter, c’est bien l’oignon, la pomme de terre, l’huile. Ces produits de consommation très prisés par les populations, ont battu des records depuis le début de l’année. Au marché de Keur Mbaye Fall comme ailleurs dans les marchés de Dakar, le kilogramme d’oignon se vend entre 1000 à 1500 francs Cfa. Pour le kilogramme de pomme de terre, c’est entre 600 à 700 francs Cfa. Pis, le litre d’huile a pris une ascension fulgurante, grimpant à 1600 francs Cfa. Le kilogramme de haricot, un produit très prisé pour le petit-déjeuner, est fixé à 1500 francs Cfa. Quant au kilogramme de viande, on n’y touche, il est à 4000 francs Cfa.
A Goudomp, les prix montent au moment où les greniers sont vides
Le département de Goudomp (Sédhiou) fait partie des localités les plus enclavées de la région naturelle de la Casamance. Si le sac de riz ordinaire est vendu à Dakar à 15.000 FCFA à Goudomp, il faut débourser 18.000 FCFA. A en croire Sana Diatta, enseignant de profession, « la vie est devenue très chère dans ce département. Les prix ont doublé au moment où les greniers sont vides. Le malheur est que dans notre département, il n’existe pas un service où on peut aller se renseigner sur les prix ni se plaindre. En réalité, nous souffrons dans le silence.» Pour Aminata Mané, cette situation n’est pas une nouveauté. «De 1960 à nos jours, Goudomp n’est pas considéré, les prix flambent et personne ne vient s’enquérir de notre situation. J’ose le dire, ici les familles qui assurent correctement les trois repas sont à compter », a-t-il fait savoir
Selon Yacine Diallo, commerçant, l’inflation est un réel problème gouvernemental et n’arrange personne. Cependant, ils sont dans l’embarras de revendre les produits de sorte à aussi en bénéficier.
Mauritanie et Gambie : marché des Sénéagalais
Au Nord du pays, la population a senti cette hausse. A Podor, le sac de riz ordinaire se vend à 20 000 FCFA. Etant proche de la république Islamique de la Mauritanie, plusieurs Podorois achètent les denrées alimentaires chez les Mourabitounes. Même son de cloche à Nioro, Vélingara et Bignona où les populations se ravitaillent en Gambie. A Kédougou le prix par sac de 50 kg sur le marché : Brisé 17000, entier 22000 et parfumé 23500
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