Sénégal

Analyse des mesures contre la vie chère: ces choix structurels qui ont perdu Macky et son gouvernement ces 10 dernières années

Le président de la République a lancé lundi des concertations à la salle des banquets du Palais pour, dit-il, soulager les populations qui subissent depuis plusieurs mois une flambée des prix dans tous les secteurs. Avec le Premier ministre, Amadou Ba, le ministre des Finances et du Budget, Amadou Moustapha Ba, le ministre de la Fonction publique et de la Transformation du secteur public, Gallo Ba, le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises, Abdou Karim Fofana, le ministre de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté, Aly Ngouille Ndiaye, le chef de l’Etat a annoncé 15 mesures dont 4 autres structurelles et 11 urgentes. Ce devant les associations de consommateurs (26 au total), les producteurs de riz, de tomate, d’arachide, les commerçants des deux Unacois (Jappo et Yessal), le Groupement économique du Sénégal (GES), les importateurs, le patronat notamment la Cnes et le CNP, les meuniers industriels, les boulangers, les cimentiers, les acteurs portuaires, douaniers, des assurances etc.

Les trois premières mesures d’urgence sont les plus significatives. Il s’agit de « payer les compensations financières évaluées à 15 518 704 763 dues aux meuniers; payer la subvention pour le riz Paddy de 30 FCFA le kg au transformateur, en vue de prendre en charge les frais liés à la tierce détention et certification pour un montant de 3,2 milliards FCFA; suspendre les droits d’accises sur les corps gras appliqués aux industries huilières locales ».

Quels seront les impacts immédiats de ces mesures, si toutefois elles sont mises en œuvres, sur le vécu des populations sénégalaises ? Sur quelle durée leurs effectivité pourrait se faire sentir ? PressAfrik a interrogé l’économiste, Enseignant-chercheur à l’Université Iba Der Thiam de Thiès. Son analyse est sans complaisance. Selon lui, Macky et son gouvernement ne sont pas à l’heure des mesures, mais du bilan de leur décennie de gouvernance. Il affirme que si le Sénégal est aussi exposé face à la crise qui secoue le monde, c’est parce que le Plan Sénégal Emergent qui est le moteur de gouvernance de Macky Sall a failli.

« Si le PSE avait produits les effets escomptés, le Sénégal serait plus résilient face à cette crise »

PSE

« Ces mesures sont arrivées à une période où on aurait dû parler de bilan. Parce que le régime actuel est là depuis plus de 10 ans. Nous sommes dans la perspective d’élection en 2024. Donc c’est le moment de faire le bilan. Et c’est au moment de faire ce bilan là qu’on a effectivement constaté une crise lancinante qui nous poursuit depuis plusieurs années. Parce que la crise économique est là depuis 2008 et même avant. Mais cette crise est exacerbée depuis 2020 avec la Covid-19 et après la Guerre en Ukraine. C’est une conjoncture très difficile qui montre quand même la faiblesse de nos structures économiques. Dans les mesures prévues, il y a ce qu’on appelle des mesures structurelles. Parce que quand une économie est fragile, elle a des difficultés à faire face à des chocs exogènes qui sont ceux dont l’Etat n’est pas responsable. Comme la Covid-19, la Guerre en Ukraine, les mesures prises par l’Inde sur les importations du riz. C’est indépendant de la volonté du gouvernement sénégalais. Cependant, nous avons eu beaucoup de défaillances dans nos mécanismes de prévision et d’anticipation durant ces 10 dernières années. Il y a eu beaucoup de mesures prises par le Gouvernement. Le Plan Sénégal Emergent (PSE) visait la transformation structurelle de l’économie sénégalaise ? Malheureusement, c’est un plan qui n’a pas eu les effets escomptés. Parce que si c’était le cas, le Sénégal serait plus résilient face à ces chocs exogène auxquels nous faisons face actuellement et dont la conséquence la plus inquiétante est la cherté de la vie qui provient de sources que nous connaissons », a expliqué le Professeur Mounirou Ndiaye.

« Des structures de régulation des prix défaillantes« 

Le Chercheur associé à l’IPAR (Initiative prospective agricole et rurale) a également déploré des défaillances au niveau des structures de régulation des prix pour expliquer l’inflation au Sénégal. Ce qui pourrait être une piste de solution si le Gouvernement décidait de renforcer ces structures pour plus de rigueur dans la surveillance des marchés. « Nous n’avons pas de structures les régulation idoines au Sénégal. Regardez ce qui s’est passé avec l’oignon, il y a un mois au Sénégal. Le kilo d’oignon est allé de 300 à 2000 FCFA. Cela prouve que les structures de régulation de l’Etat sont défaillantes. Elles n’ont pas joué leur rôle. Parce que quand on produit dans un pays 400 mille tonnes et qu’on en importe 150 mille tonnes alors que la consommation est à 350 mille tonnes, il y a un flottement de 200 mille tonne dont arrive pas à localiser. Donc au niveau institutionnel, au niveau de l’Etat, il y a une défaillance de la régulation et de la surveillance des marchés. Il n’y a pas suffisamment d’enquêtes sectorielles pour connaître les coûts afin d’imposer une dynamique tarifaire juste et équilibré », dit-il.

Interrogés sur l’impact que pourraient avoir les mesures 1, 2, 3 et 6 sur le vécu immédiat des populations, l’Enseignant-chercheur d’expliquer que celles-ci sont destinées à alléger la fiscalité au Port de Dakar et sur certains produits. Mais, ajoute-t-il, c’est des dépenses fiscales qui sont infimes par rapport aux importants volumes de produits qui sont concernés « Quand on parle de 30 frs sur le kilo de riz qui va coûter 300 à 400 frs, ça peut ne pas être consistant. C’est des mesures qu’il faut saluer, mais qui ne seront pas suffisantes pour contenir la flambée des prix », dit-il.

« Ces mesures ne peuvent ramener les prix à leur niveau initial d’il y a un an »

Selon son collègue économiste Mouhamadou Ba, les mesures 1, 2, 3 et 6 « sont de nature à avoir des effets directs sur les prix. Néanmoins, l’aléa de moralité chez les opérateurs économiques peut révéler des surprises à moins que l’Etat du Sénégal veille courageusement au respect strict des prix après subvention et maitrise des droits et frais de passage portuaires. Je doute fort de leur impact considérable comme attendus par les sénégalais sur les prix. Mais j’avoue qu’elles peuvent atténuer la vitesse à laquelle les prix augmentent, mais ne peuvent pas les ramener à leur niveau initial notamment leur niveau il y a moins d’un an ».

Dans une analyse plus générale, Monsieur Ba, économiste et coach-consultant, affirme que « les mesures prises par le Chef de l’Etat sont des mesures d’urgence qui vont répondre à la conjoncture du marché et des mesures structurelles plus concentrées sur la production agricole et la distribution des produits. Les mesures 1, 2, 3, 6 sont de nature financière et auront un impact sur le budget de l’Etat. Tandis que les mesures structurelles sont plutôt institutionnelles allant dans le sens d’assainir l’environnement des affaires et de promouvoir le consommer local. Ces mesures rentrent dans le cadre normal d’un Etat-providence. Dans de pareilles situations, l’autorité publique a l’obligation, si elle est soucieuse du bien-être de sa population, de réguler le marché ».

Avant d’ajourer: « les mesures prises révèlent carrément que l’Etat mène une politique de soutien de la demande (mesures sociales) plutôt que de promouvoir les capacités internes de production et de développement des PME et PMI qui pourraient à long terme régler les problèmes que nous vivons actuellement. En réalité l’inflation actuelle n’est pas un phénomène monétaire et n’est pas non plus liée à une demande supérieure à l’offre. C’est une inflation causée par une augmentation des coûts de production. Ce sont les intrants qui gagnent de valeur sur le plan international (causée par la Covid19, la montée du prix du pétrole, le déficit de gaz, la guerre russo-ukrainienne), en plus de l’absence de supervision stricte du marché par l’Etat. Ces des mesures qui ne peuvent pas vraiment contraindre le marché international et je suis convaincu qu’elles seront plus profitables aux producteurs plutôt qu’aux demandeurs qui sont pourtant les visés. Je doute encore de la capacité et du courage politique de l’Etat de mener une supervision stricte du marché ».

« Sur le plan structurel, l’industrialisation et l’Agriculture à la place du TER, BRT, Stade Abdoulaye Wade à la place auraient pu nous éviter cette situation « 

Politique 20

Le Professeur Mounirou Ndiaye pense le président de la République a raté sa politique économique structurelle en ignorant les priorités au profit de choix très discutables. « Ces dix dernières années, le gouvernement a fait beaucoup de choix qui n’étaient pas gouvernés par un véritable arbitrage économique. Ce qui fait que les Sénégalais ont contesté le choix d’un TER de plus de 1000 milliards sur 37 kilomètres, un BRT à Dakar et d’autres projet comme le Stade Abdoulaye Wade, Dakar Arena ou bien toutes les infrastructures qui ont été construites par l’Etat alors que la priorité c’était la production, c’était l’industrialisation, l’agriculture. Donc vous voyez qu’il y a des mesures structurelles que l’Etat devait prendre depuis longtemps et qui aurait permis d’éviter la situation actuelle », affirme M. Ndiaye.

« L’Etat est coincé en termes de finances publiques »

Qui ajoute que « les actions annoncées sont pour gérer la conjonctures. Mais l’Etat est limité pour assoir ses actions basées sur les réduction d’impôts, les subventions, parce que les finances publiques sont en crise. Nous avons un service de la dette qui fait presque 1000 milliards FCFA. Rien que les charges financières de la dette dépasse 350 milliards FCFA. C’est-à-dire il faut payer 1 milliard par jour, rien que pour payer les intérêts de la dette. Il y a la dette publique qui a atteint presque 70% du PIB. Il y a le déficit public qui n’a pas encore été ramené à 3% pour respecter les critères de convergence de l’UEMOA. Donc je ne pense pas que l’Etat ait une marge de manœuvre suffisante en terme de dépenses publiques. Il y a récemment eu une augmentation de 101 milliards sur les salaires des enseignants. Vous voyez donc que l’Etat est un peu coincé sur les finances publiques pour faire des subventions ».

Mouhamed Ba, pense que l’efficacité des mesures annoncées lundi dépend de la rigueur que le gouvernement va mettre dans l’exécution des tâches. « Tout dépend du temps de la mise en vigueur, du suivi et de l’application de ces mesures. On peut s’attendre à ce que les mesures d’urgence puissent donner des effets dans un ou deux trimestres suivant la diligence faite par l’autorité et la durée de déstockage des produits déjà en stock. C’est toute une procédure de réglementation et un cycle de marché », dit-il.

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Manque de temps de jeu d’Ilimane Ndiaye avec les Lions, la réponse d’Aliou Cissé : « Il y a une grosse concurrence à son poste… »

À la question de savoir pourquoi Ilimane Ndiaye, l’attaquant de Sheffield United, l’un des hommes en forme du moment (5 buts en 10 matches), ne joue pas assez en sélection nationale, Aliou Cissé répond sans détour. 

« La concurrence tout simplement ! Quand on a devant des joueurs comme Sadio Mané, Krépin Diatta, Boulaye Dia, il y a une grosse concurrence avec des garçons qui ont du vécu avec l’équipe nationale. »

De l’avis du sélectionneur des Lions, le talent du jeune Ilimane ne fait pas débat et son intégration se passe tel que souhaité par lui-même et son staff… 

« Je connais très bien les qualités d’Ilimane Ndiaye mais, comme je l’ai dit, en équipe nationale il y a une grosse concurrence à son poste. Malgré tout, on essaie de lui donner du temps de jeu, c’est un garçon en qui on croit, nous sommes conscients de ce qu’il est capable d’apporter à l’équipe. Mais, quand vous arrivez dans une équipe, il faut petit à petit s’intégrer et faire son petit trou… il est en train de le faire par les bouts de match qu’on lui donne.»

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Pathé Ismaël Ciss a dansé avec le ballon

Il avait égayé ses nouveaux coéquipiers en sélection avec ses pas de danse lors de son bizutage. Pathé Ismaël Ciss a récidivé. Mais cette fois-ci, le néo international sénégalais l’a fait avec le cuir. Face à la Bolivie, il a régalé ses compatriotes.

A la fin du match amical contre la Bolivie, les supporters sénégalais étaient sous le charme de Pathé Ismaël Ciss. La grande majorité d’entre eux n’avaient que ce nom à la bouche. Pour sa première sélection avec les Lions de la Téranga, le joueur du Rayo Vallecano a presque joué en pantoufle, cigare dans la bouche. Comme s’il était dans son propre salon. Celui qui rêve d’évoluer avec son frère Saliou Ciss en équipe nationale a fumé le milieu de terrain de la Verde. Jeu court, long, diagonales, facilité à trouver ses coéquipiers, pressing, tout était parfait. Le Madrilène, qui a beaucoup soulagé les axiaux grâce à sa capacité à jouer sous pression, donnait l’impression d’être dans la Tanière depuis de nombreuses années. Tellement il a joué avec assurance. Une facilité qui subjugue. Mais entre amis du ballon, on se comprend très vite. Et il est facile de créer des automatismes.

Il bouleverse les certitudes de Aliou Cissé

A l’image de son bon début de saison avec le club de la banlieue de Madrid, Pathé Ismaël Ciss est resté dans les mêmes standards. Face aux Boliviens, il a prouvé qu’il était un joueur fiable, à même de concurrencer tous les joueurs du milieu. Nampalys Mendy, cantonné très souvent sur le banc avec les Foxes, paraissait intouchable au vu de ses très bonnes sorties. Mais la prestation de celui qui a été formé par Diambars bouleverse les certitudes de Aliou Cissé, qui a dorénavant à sa disposition un milieu compétitif. Le sélectionneur aura du mal à coucher des noms dans son onze de départ. Mais El Tactico devrait se réjouir de cette nouvelle situation. Car à la CAN, en l’absence de quelques cadres, on a senti un vrai écart de niveau entre les titulaires et certains remplaçants. Un problème en moins.

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Iran – Sénégal : Les compositions probables !

L’Iran affronte le Sénégal, ce mardi, lors d’un match amical. Voici les compositions probables des deux équipes.

Les deux nations iront au Qatar pour disputer le Mondial en novembre prochain. L’Iran affronte le Sénégal, ce mardi, lors d’une opposition amicale. Vendredi dernier, les Iraniens se sont offert une victoire de prestige puisqu’ils sont parvenus à l’emporter sur la pelouse de l’Uruguay (0-1). De son côté, l’équipe de Sadio Mané s’est elle aussi imposée face à la Bolivie (0-2). Une chose est sûre, cette rencontre sera l’occasion d’ajuster les derniers détails avant de s’envoler pour le Qatar dans 2 mois. Les deux équipes donneront tout pour tenter de l’emporter.

  • La composition probable de l’Iran (en 4-2-3-1) : Abedzadeh – Moharrami, Kanaani, Khalilzadeh, Jalali – Ezatolahi, Safi – Jahanbakhsh, Torabi, Taremi – Azmoun
  • La composition probable du Sénégal (en 4-3-3) : Seyni Dieng – Ballo-Toure, Koulibaly, Kouyaté – Formose Mendy-Pathé Ciss, Namplays Mendy, Gana Gueye – Mané, Illiman Ndiaye, Demba Seck

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Concertations sur le coût de la vie chère / Macky Sall : « Il nous faut changer nos habitudes alimentaires en sachant que produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons ne doit pas seulement rester un slogan… »

Après la mise en place de son nouveau gouvernement, le président de la République ne veut pas visiblement perdre de temps. Une semaine après la formation de celui-ci, le mode fast track ne doit pas être relayé au second plan. Il faut bien se projeter rapidement pour influer sur la cherté de la vie. Il faut donc des concertations. Les mesures d’allégement resteront, selon le président de la République, Macky Sall,  qui a lancé ce lundi la réunion présidentielle sur les concertations concernant la cherté de la vie, parmi les priorités du nouveau gouvernement mis en place récemment. 

Il n’y a donc plus de temps à perdre. Malgré les mesures déjà envisagés pour alléger la souffrance des sénégalais, l’inflation  persiste et les difficultés des Sénégalais en même temps. « Nous sommes dans un contexte économique sensible où nous devons prendre nos responsabilités et faire face à cette situation liée à la vie chère. La conjoncture mondiale s’est d’avantage améliorée et il y’a tant de facteurs qui accentuent cette conjoncture. Mais il nous faut les contenir et mieux soutenir le consommateur local », note le chef de l’État en présence de membres du gouvernement notamment, le Premier ministre, le directeur de cabinet du président, le ministre du commerce, le ministre des finances et du budget et de celui de l’agriculture.

Ces concertations lancées aujourd’hui et qui vont se poursuivre pendant trois semaines entre les acteurs et le gouvernement du Sénégal, sont aussi, selon le président Macky Sall, une bonne tribune pour débattre des sujets cruciaux qui touchent l’économie. Une invite du président Macky Sall sur un comportement alimentaire en privilégiant les produits locaux : « Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons ne doit pas seulement être un slogan, mais une culture dont nous nous approprions avec un changement dans nos habitudes alimentaires », dira le président Macky Sall devant les associations de consommateurs et producteurs présents à cette cérémonie de lancement initiée par le ministère du commerce sur instruction du président.

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L’enjeu du Groupe A de la Coupe du monde 2022 : jusqu’où peut aller le Sénégal ?

Pays-hôte de la Coupe du monde 2022, le Qatar figure dans le groupe A aux côtés des Pays-Bas, favoris, du Sénégal, outsider, et de l’Equateur. Présentation, analyse et calendrier, voici tout ce qu’il faut savoir sur cette poule.

L’enjeu du Groupe A de la Coupe du monde 2022 : jusqu’où peut aller le Sénégal ?

Quart de finaliste surprise en 2002 puis décevant éliminé dès la phase de groupes en 2018 (car devancé par le Japon au… classement du fair-play !), le Sénégal aborde son 3e Mondial avec un costume bien différent. D’abord parce que les Lions de la Teranga sont champions d’Afrique en titre, ensuite parce qu’ils ont éliminé la redoutable Egypte en barrages, et enfin parce qu’ils disposent d’un effectif assez impressionnant (Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly, Sadio Mané pour ne citer qu’eux) qui se connaît sur le bout des doigts puisque le sélectionneur Aliou Cissé est en fonction depuis 2015.

Le sacre à la CAN en février dernier a fait tomber une barrière psychologique puisqu’il s’agissait du premier titre majeur de l’histoire du football sénégalais et les Lions débarquent au Qatar en portant quasiment les espoirs de tout un continent. Ces derniers temps, ils ont admirablement bien géré la pression inhérente à leur nouveau statut. A priori, les Pays-Bas sont un cran au-dessus, le Qatar plusieurs crans au-dessous et la qualification devrait principalement se jouer face à l’Equateur. Ensuite ? Tout est possible, y compris une fabuleuse épopée comme en 2002.

L’ambition des Pays-Bas

De retour après avoir manqué la précédente édition, les Oranje ont plutôt été gâtés lors du tirage au sort en héritant de ce groupe A relativement à leur portée où ils se détachent assez clairement. On peut considérer qu’on assiste globalement à un retour en forme des Bataves ces dernières années après leur traversée du désert entre 2016 et 2018, mais le fiasco de l’Euro 2020 a prouvé que ce sursaut est relatif avec l’élimination dès les 8es de finale contre la République Tchèque (0-2).

Depuis cet échec, le retour aux affaires du sélectionneur Louis van Gaal a tout de même eu un effet très positif puisque les Néerlandais sont invaincus sous ses ordres. Ils ont terminé en tête d’un groupe de qualification relevé comprenant la Turquie et la Norvège et ont humilié la Belgique 4-1 à Bruxelles en juin en Ligue des Nations. Avec Matthijs de Ligt, Frenkie de Jong et Memphis Depay, très prolifique en sélection (co-meilleur buteur européen des qualifications avec 12 buts), ils possèdent un joueur majeur par ligne et peuvent compter sur l’apport de la génération montante comme Steven Bergwijn et Cody Gakpo. De quoi voir la vie en oranje ?

L’Equateur, poil à gratter ou futur flop ?

Absente en 2018, El Tri fait son retour en force après avoir terminé 4e des qualifications en Zone Amérique du Sud, ce qui n’est jamais une mince affaire. En effet, seuls le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay ont fini devant les hommes de Gustavo Alfaro, qui ont donc devancé le Pérou, la Colombie et le Chili, soit de plus gros morceaux sur le papier.

Cette performance invite forcément au respect, même s’il faut avouer que les Equatoriens n’ont pas spécialement impressionné lors de la dernière Copa America en terminant 4es de leur groupe derrière le Brésil, le Pérou et la Colombie sans remporter le moindre match, avant se faire surclasser par l’Argentine en quarts de finale (0-3). L’affaire Byron Castillo, attaquant de la Tri accusé par le Chili d’être de nationalité colombienne et d’utiliser une fausse identité, a fait planer jusqu’au bout un risque de disqualification sur l’Equateur mais la FIFA a finalement tranché en sa faveur.

Le Qatar, l’inconnue

Que penser du pays-hôte, qui va découvrir le Mondial ? D’un côté, il y a une évidente impression de montée en puissance sur les dernières années, avec le premier sacre de l’histoire en Coupe d’Asie des nations en 2019 puis le parcours jusqu’en demi-finales de la Coupe Arabe de la FIFA en décembre 2021, certes bien aidé parfois par un «arbitrage maison». Depuis des années, tout est pensé pour que cette équipe atteigne son zénith en cette fin d’année 2022, à l’image de la politique de naturalisation des joueurs étrangers comme l’Algérien Boualem Khoukhi et le Franco-Algérien Karim Boudiaf, spécialement recrutés très jeunes et internationaux qataris depuis 9 ans désormais !

Néanmoins, les résultats face aux sélections issues d’autres continents sont assez inquiétants : la Serbie à deux reprises et l’Irlande ont infligé un 4-0 aux hommes de Félix Sánchez Bas en 2021, le Portugal s’est aussi imposé 3-1 et 3-0 et la récente déroute 3-0 contre la Croatie U23 interpelle. Comme l’Afrique du Sud en 2010, l’unique précédent dans l’histoire, l’aventure risque de s’arrêter dès la phase de groupes pour le pays-hôte…

Groupe A Coupe du monde 2022 – Leur historique au Mondial :

Equateur : 4e participation, dont un 8e de finale en 2006.

Qatar : 1ère participation.

Sénégal : 3e participation, dont un quart de finale en 2002.

Pays-Bas : 11e participation dont trois défaites en finale en 1974, 1978 et 2010.

Le calendrier du Groupe A de la Coupe du monde 2022

Dimanche 20 novembre

17h, Qatar – Équateur, au Al Bayt Stadium

Lundi 21 novembre

17h, Sénégal – Pays-Bas, au Al Thumama Stadium

Vendredi 25 novembre

16h, Qatar – Sénégal, au Al Thumama Stadium

19h, Pays-Bas – Equateur, au Khalifa International Stadium

Mardi 29 novembre

18h, Qatar – Pays-Bas, au Al Bayt Stadium

18h, Équateur – Sénégal, au Khalifa International Stadium

La star du Groupe A de la Coupe du monde 2022 : Sadio Mané

Elu Joueur africain de l’année pour la deuxième fois consécutive au mois de juillet et prétendant très crédible au podium du Ballon d’Or, l’attaquant de 30 ans vient de vivre son heure de gloire en sélection en transformant le tir au but victorieux en finale de la CAN (au terme d’une compétition qui l’a vu briller) puis en barrages du Mondial, à chaque fois aux dépens de son ex-coéquipier, l’infortuné Mohamed Salah. Le Lion a ainsi réussi là où la génération 2002 avait échoué : offrir un titre au Sénégal. Si le talent du natif de Bambali n’est plus à prouver, ses premiers pas mitigés au Bayern Munich sèment un petit doute sur sa forme actuelle après une saison XXL avec Liverpool.

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Sénégal vs Bolivie : Sadio a marqué son 34e but en 92 matchs avec l’équipe nationale du Sénégal

« Sadio : 34 buts, 22 passes décisives en 92 matchs disputés avec l’équipe nationale du Sénégal. Il est en train de creuser l’écart sur les statistiques en sélection mais le fait qu’il montre qu’il a progressé sur sa façon de tirer les penaltys. Avant, Mané tirait ses penaltys avec forces et presque à l’aveugle. Là, il tire sans appuyer comme avant et par contrepied en plus », affirme le journaliste Cherif Sadio.

Le Sénégal assure l’essentiel en s’imposant contre une faible sélection Bolivienne…

Pour cette rencontre amicale qui a démarré à 17H15 avec un retard d’un quart d’heure, les Lions ont d’entrée de jeu ouvert le score après quatre petites minutes passées sur la pelouse du stade de la source d’Orléans. Sur une récupération haute du ballon, par Pathé Ciss, titularisé pour la première fois, Boulaye Dia bénéficiait d’une belle passe dans la profondeur, avant de décrocher une grosse frappe qui sera déviée et imparable (1-1, 4e.) Le nouvel attaquant de Salernitana confirme sa belle forme du moment en Serie A.

Avec un très bon Pathé Ciss, qui a été convaincant dans son rôle de sentinelle et premier relanceur, pour sa première sélection et titularisation en sélection A, le coach Cissé a su se reposer sur Pape Gueye et Pape Matar Sarr pour stabiliser l’entrejeu. Un trio assez performant et surtout très joueur qui a permis aux champions d’Afrique de prendre à défaut assez souvent la défense Bolivienne sur les transitions offensives.

C’est d‘ailleurs sur une action de contre-attaque que Sadio Mané obtient un penalty après avoir été percuté dans la surface de réparation, par le gardien bolivien. L’attaquant du Bayern Munich se fera justice lui-même en transformant le tir au but (2-0, 44eme.)

Pas totalement sereins tout au long de la partie, les sénégalais ont curieusement eu de grosses périodes de flottements à partir de la 20eme minute. Loin d’être maîtres du ballon qu’ils ont beaucoup perdu dans des situations assez dangereuses, les protégés d’Aliou Cissé se sont dangereusement exposés par moment. Un vieux problème qui revient à la surface, la gestion des temps faibles…

En dépit des entrées de Bamba Dieng, Nampalys Mendy, Gana Gueye et Demba Seck et Ismaël Jakobs, en seconde période, l’intensité a nettement baissé avec une sorte de faux rythme qui s’est progressivement instauré. Le Sénégal assure le strict minimum et poursuit sa préparation en perspective de la Coupe du monde Qatar 2022. El Tactico aura du pain sur la planche face à l’Ira, ce mardi, pour le compte de la seconde sortie amicale des Lions.

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Le Sénégal l’emporte 2-0 face à la Bolivie avec encore un but de Sadio Mané

Le Sénégal démarre la préparation de la Coupe du monde 2022 sur une bonne note. Les Lions se sont imposés contre la Bolivie ce samedi au stade de la Source d’Orléans (2-0).

Les Lions de la Teranga rugissent pour leur premier match amicale de cette fenêtre internationale. Les hommes d’Aliou Cissé affrontaient la Bolivie en France (Orléans). Une belle confrontation dominé par les champions d’Afrique qui on montré un beau visage dans le jeu.

Aliou Cissé a démarré le match avec une équipe remaniée. Alfred Gomis qui manque de temps de jeu à Rennes a été préféré à Seny Dieng dans les buts. Pathé Ciss effectuait sa première apparition sous les couleurs sénégalais.

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Krépin Diatta : « J’ai oublié ma blessure… je n’ai pas de problème pour jouer en numéro 10 ou excentré »

Krépin Diatta se sent très bien et il pourrait même démarrer lors de la rencontre amicale entre le Sénégal et la Bolivie ce samedi (17h00 Gmt.) En conférence de presse d’avant-match ce vendredi à Orléans, il a fait part de son état d’esprit suite à sa longue blessure ayant conduit à son forfait à la CAN 2022. 

« Ce n’est pas facile, quand tu as l’habitude de venir en sélection et qu’à un moment tu n’es pas là. C’est difficile, mais c’est aussi ça le métier de footballeur, on vit avec… Le plus important c’est le fait que je sois de retour. »

En outre, il s’est prononcé sur son poste préférentiel et son utilisation dans le dispositif tactique du sélectionneur Aliou Cissé..
« Je n’ai pas de préférence pour ces deux postes-là parce que j’ai commencé à jouer comme numéro 10 ou ailier depuis que je suis très jeune. Déjà en équipe nationale U17 quand j’ai été sélectionné j’ai joué comme un numéro « 10 » de base… avec les U17 on m’a aussi fait jouer comme excentré. Chez les U20, feu Joseph Koto, m’avait repositionné en « 10 » et je pense que j’ai fait ce qu’il attendait de moi à ce poste… Aujourd’hui même je n’ai pas un problème pour jouer à ces deux postes-là. Mon coach à Monaco me dit souvent qu’il sait que je peux jouer derrière l’attaquant… »

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Mory Diaw sur la concurrence en équipe nationale:  »Le principal c’est qu’on soit tous unis pour faire avancer le peuple sénégalais… »

Interrogé par les internautes sur Twitter de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), le néo-gardien des Lions évoque ses ambitions avec la sélection nationale et bien plus…

Quels sont vos objectifs en club et avec la sélection ?

Mes objectifs en club, c’est de continuer à performer, d’aider l’équipe dans ses objectifs qui sont le maintien. En sélection, je viens tranquillement, essayer de faire ma place et d’apporter mon expérience à un groupe qui vit très bien.

Est-ce que vous regrettez d’avoir passé autant de temps dans certains Championnats ?

Oui et non sachant que ça m’a apporté beaucoup d’expérience de jouer dans pas mal de pays différents, où j’ai appris une culture de football différent. Au final, partout où je suis passé, ça m’a apporté quelque chose de différent.

Comment voyez-vous la concurrence en sélection ?

Franchement, moi je viens d’arriver. Mon but c’est de rester en sélection. Maintenant, il y a une concurrence qui est là et il faut la respecter. Le principal c’est qu’on soit tous unis pour faire avancer le peuple sénégalais, l’Equipe Nationale, et que tout le monde soit content.

Quel est votre plus grand souvenir de la sélection du Sénégal ? Quel quartier connaissez-vous au Sénégal ?

Comment je vais répondre à la deuxième question ? Mon père vient de Matam, ma mère vient de Walaldé (commune située dans le département de Podor et la région de Saint-Louis, NDLR). Sur Dakar, j’habite à Yoff. Je connais beaucoup de quartiers à Dakar et aux alentours. Mon grand souvenir de la sélection c’est la Coupe du Monde 2002 et, bien sûr, la dernière CAN. Je l’ai vécue en tant que supporter et j’ai vibré. Là, ça fait plaisir d’être avec ces joueurs qui ont ramené la CAN au peuple sénégalais, à nous.

Est-ce que vous pourrez nous faire un bref résumé de votre parcours avant d’arriver en sélection ?

Je suis formé au Paris Saint-Germain. Après, j’ai été au Portugal. Ensuite, j’ai fait une saison sans club parce que j’avais résilié mon contrat au Portugal. J’ai fait six mois en Bulgarie. Mais, là-bas, ça s’est mal passé. Après, j’ai résilié mon contrat et j’ai refait un an sans club. Puis, j’ai été en Suisse, en Quatrième Division au début, avant d’être repéré par Lausanne-Sport où j’ai fait trois ans pleins et je me suis imposé en tant que titulaire. Là, je viens de rejoindre Clermont. Wallah !

Est-il vrai que quand le fameux numéro du coach (Aliou Cissé) a sonné sur votre téléphone, vous avez failli ne jamais répondre car vous ne répondez jamais aux numéros inconnus ?

C’est un ami, c’est pourquoi il m’a envoyé cette question (rires). Il sait très bien ce qui s’est passé. En fait, moi, je suis quelqu’un quand mon téléphone sonne, si je ne connais pas le numéro, je ne réponds pas, il faut que la personne m’envoie un message. Là (avec Aliou Cissé), je vois un numéro que je ne connaissais pas et je me suis dit « c’est qui celui qui m’appelle ? »… J’étais avec deux jeunes de l’équipe, il y a en même un qui est sélectionné avec les U23 du Sénégal, Baba Diallo… Je décroche et j’attends « Allô, oui Mory c’est le sélectionneur Aliou Cissé ». J’ai dit : « Dieu merci j’ai répondu » (rires). Et voilà, après on en est là.

Mory Diaw sur la concurrence en équipe nationale:  »Le principal c’est qu’on soit tous unis pour faire avancer le peuple sénégalais… » Lire la suite »