Nouveau Président du Conseil constitutionnel: Le parcours fulgurant de Mamadou Badio Camara

La voie était toute tracée. Mamadou Badio Camara, magistrat, est le nouveau président du Conseil constitutionnel poste auquel il était d’ailleurs pressenti. Il a été nommé par décret présidentiel hier 1er septembre, remplaçant Pape Oumar Sakho, nommé en 2016 et dont le mandat est arrivé à terme depuis le 11 août dernier.

Le parcours professionnel impressionnant d’un parquetier de carrière
Une nomination qui sanctionne une longue carrière de parquetier. Il capitalise plus de quarante ans d’expérience, jalonné par un parcours professionnel impressionnant.

Diplômé de l’École nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), section Magistrature, faisant partie de la 2e promotion, le Sage a occupé de 1977 à 1991, des fonctions dans les tribunaux de grande instance en tant que Substitut du procureur, premier substitut au parquet de Dakar, de 1977 à 1984, puis Procureur de la République à Kaolack puis à Ziguinchor, à partir de 1984. De 1991 à 1993, il a été à la Cour d’appel de Dakar comme Substitut général.

De 1993 à 1998, il a été Procureur-adjoint à Dakar. Avant d’être nommé conseiller puis secrétaire général, à la Cour de cassation jusqu’en 2008. Année à laquelle, il a été nommé à la Cour suprême
D’abord comme Secrétaire général et président de chambre (2008 à 2013), puis Procureur général (août 2013) et enfin Premier président, en avril 2015.
Mamadou Badio Camara, ancien expert des Nations-Unies, membre de la commission d’enquête sur la situation des prisonniers politiques au Burundi (Bujumbura, 1999-2000), est également ancien expert de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour des missions d’appui à la justice pénale en Haïti (2007 et 2008), ancien vice-président du Comité des Nations-Unies contre les disparitions forcées (Genève, 2011-2015) et Vice-président de l’AHJUCAF.

« L’indéboulonnable »

Il a été jugé partial par des opposants dont Karim Wade qui l’accusait dans une lettre qu’il a adressée en 2018 d’être « au cœur du dispositif mis en place par Macky Sall pour instrumentaliser la justice contre ses opposants politiques ».
En mai 2020, des magistrats réclamaient le départ de « l’indéboulonnable » premier président de la Cour suprême, l’envoyant à la retraite à 68 ans.
Aujourd’hui, en tant que président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara devra trancher le débat sur la tentation du 3e mandat prêtée au président en exercice depuis 2012, réélu en 2019, Macky Sall. Pour l’heure, le chef de l’État sénégalais continue de laisser planer le doute. Mais, le dernier mot appartient aux sept Sages, comme en 2012, la jurisprudence rendue en faveur de l’ancien président Abdoulaye Wade.

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