El Malick Ndiaye, Bassirou Diomaye Faye et Aldiouma: quelques éléments explicatifs d’une « défaite »

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Ils font partie des responsables de premier niveau du parti PASTEF à ne pas réussir dans leur tentative de devenir président de conseil départemental ou maires.Pour en comprendre les causes les plus profondes, il convient de tenir compte d’un certain nombre de facteurs.En d’autres termes, toute analyse doit partir de ce qu’El Malick Ndiaye, Bassirou Diomaye Faye et Aldiouma Sow ont de commun.Ils sont respectivement secrétaire national à la Communication, président du Mouvement national des Cadres patriotes et responsable des Opérations électorales de PASTEF.Ils occupent donc des postes non négligeables, très stratégiques, dans le dispositif dudit parti.On peut leur concéder l’immense travail qu’ils ont abattu au sein de ces instances et l’engagement dont ils ont fait montre pour défendre le projet PASTEF durant toutes les crises qui ont secoué ce parti.Ils ont été de tous les combats.En conséquence, leur engagement leur a valu une reconnaissance des militants et sympathisants de PASTEF.La question qui se pose est la suivante : pourquoi cette reconnaissance et cette sympathie n’ont pas été suffisamment traduites par un vote en leur faveur comme leur alter égos dans le parti ?La réponse est à chercher essentiellement dans les localités où ils ont sollicité le suffrage des populations et le comportement des électeurs dans ces zones.Le dénominateur commun est qu’ils se sont engagés dans le monde rural, contrairement à leurs frères et sœurs du parti occupant des fonctions similaires aux leurs, militants dans des agglomérations urbaines.Nous savons que le vote dans le monde rural est encore classique, communautaire, malgré une certaine évolution encore relativement timide, due justement à la décentralisation, à l’élargissement de la carte scolaire et des infrastructures administratives et sanitaires, à l’implication des jeunes, des intellectuels, de la diaspora, etc.L’apport des technologies de l’information et de la communication est immense dans la prise de conscience des populations vivant dans le monde rural.Cheikh Yérim Seck se fourvoie dangereusement (encore une fois) et verse dans la stigmatisation, en parlant de vote intelligent.Dans un pays normal, sortir une pareille énormité équivaut à signer sa mort médiatique.Il ne s’agit ni de vote intelligent, ni de vote bête.Dans tous les pays du monde, les centres urbains sont les lieux où les populations sont plus sensibles et exigeantes vis-à-vis du pouvoir.Le monde rural, quant à lui, est plutôt conservateur et moins contestataire.Les changements qui y interviennent sont souvent négociés de manière communautaire pour choisir la direction à prendre afin de préserver la cohésion sociale.En conséquence, y représenter l’opposition demande beaucoup d’intelligence sociale, de cran, de patience, de persévérance et de conviction.En somme, El Malick, Diomaye et Aldiouma n’ont pas perdu.Ils se sont simplement engagés dans des zones où le pouvoir ou le leader traditionnel remporte quasiment toutes les élections.Il est évident qu’ils seraient élus s’ils s’étaient engagés dans l’une des zones urbaines (nonobstant les victoires de YAW dans le monde rural ou semi urbain) où Yewwi Askan wi a gagné.Dès lors, leur « défaite » ne doit avoir aucune incidence sur leur position dans le parti.À l’heure du bilan, les résultats qu’ils ont engrangés à l’issue de ce scrutin ne doivent avoir aucun impact sur leur avenir et, par ricochet, leur position dans PASTEF.Les éventuels points négatifs sont à chercher ailleurs.

Amadou Sow

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