C’est à l’entraineur du Bayern Julian Nagelsmann de comprendre que Sadio Mané n’est pas venu en remplacement d’un avant de pointe mais plutôt pour participer à l’animation d’une équipe qui a un triple défi à relever.
Se défaire de son instinct dominateur qui en faisait un rouleau compresseur pendant 90 minutes, gérer les temps forts et les temps faibles face à des adversaires pratiquant des défenses profondes et rationnaliser ses efforts et ménager son groupe pour répondre à un calendrier de compétitions qui exige une disponibilité permanente.
En effet, Sadio évolue dans un groupe qui avait déjà acquis des automatismes et un jeu basé sur le pressing tout terrain. Le Bayern joue sur des temps forts avec trop de joueurs devant. Sa défense est fragile sur les contres adverses car les latéraux sont trop portés à l’offensive et courent trop avec le ballon. Ils abusent également de dribbles inutiles au risque de gêner leurs propres attaquants. Sadio n’a pas d’espace de jeu et est obligé de jouer dos à l’adversaire. Il est souvent pris en tenaille et attend des balles qui ne viennent jamais. Et quand elles arrivent, ce sont des balles perdues, de combat.
Le coach doit réorganiser son équipe en se débarrassant de la mentalité de rouleau compresseur. Le temps est passé où le Bayern dominait tout et mettait la pression sur tout le monde. Avec les défenses renforcées, profondes et le marquage individuel et collectif, le Bayern ne peut plus continuer à jouer haut et à maintenir un pressing permanent sur l’adversaire qui l’attend désormais pour placer des contres.
Le coach doit donc libérer les espaces avec un milieu récupérateur et des latéraux moins frénétiques. Le coach doit aussi alterner le 4/3/3 et le 4/4/2 pour faire des contres. Le jeu du Bayern doit évoluer pour être varié car les adversaires savent maintenant comment l’équipe joue avec un instinct dominateur. Sadio se retrouve mieux dans un système à plusieurs variantes. À l’entraineur de le comprendre.
Mamadou KASSÉ
Journaliste-Ecrivain
Ancien footballeur