Sénégal : « Ce que Aliou Cissé m’a dit… », le Président de la FSF dévoile les dessous du départ d’El Tactico !

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Dans un entretien exclusif avec Afrik-Foot, le président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), Me Augustin Senghor, est revenu sur les circonstances du départ d’Aliou Cissé de la sélection.

Le départ d’Aliou Cissé a-t-il provoqué une véritable crise pour la FSF ?

« En réalité, pas du tout. Et, paradoxalement, c’est grâce à Aliou lui-même. Lorsque j’ai reçu la lettre du Ministère des Sports (indiquant la non-reconduction du contrat d’Aliou Cissé, ndlr), j’ai ressenti un moment de doute sur la manière de réagir. De notre côté, nous étions déjà convenus d’une prolongation avec le sélectionneur, ce qui avait été validé par le Ministère avant la date FIFA de septembre. D’ailleurs, Aliou a dirigé l’équipe en septembre alors que son contrat était déjà expiré, et il venait même d’envoyer sa liste pour les matchs d’octobre… »

Ce changement au sein du Ministère a dû provoquer une certaine panique, non ?

« Vous savez, cela fait 12 ans que je dirige cette Fédération. Dans ce genre de situation, j’ai appris à ne pas réagir à chaud et à me méfier de mes premières réactions. Dès réception du courrier, j’ai immédiatement appelé Aliou pour lui en faire part. Et c’est lui qui a su réagir de manière exemplaire, m’aidant ainsi à prendre du recul.

Bien sûr, nous aurions pu envisager diverses options, y compris celle de nous opposer au Ministère. Mais Aliou m’a tout de suite affirmé qu’il ne voulait pas être un facteur de division. Son attachement au pays et à cette sélection est immense. Il m’a dit qu’il fallait accepter la décision ministérielle. Son recul et ses paroles pleines de sagesse m’ont donné de la force. »

Sénégal : « Ce que Aliou Cissé m'a dit… », le Président de la FSF dévoile les dessous du départ d'El Tactico !

Finalement, la question ne s’est pas vraiment posée. Une fois de plus, c’est l’attitude d’Aliou qui nous a guidés. Notre Comité Exécutif a pu prendre sa décision en toute sérénité. Il n’y a aucun tabou à ce sujet. Après la CAN en Côte d’Ivoire, nous avions déjà envisagé la possibilité d’un départ d’Aliou. Finalement, nous avions estimé qu’il était le mieux placé pour gérer la transition vers la nouvelle génération, puisqu’il avait commencé ce travail.

Vous avez présidé une période dorée. Allez-vous vous représenter aux élections de 2025 ?

Le Sénégal, avec ses 18 millions d’habitants et des moyens bien moindres que d’autres nations, a su maintenir un niveau de performance élevé pendant dix ans, ce qui est remarquable. Notre défi est de rester au sommet malgré les changements ou obstacles qui peuvent surgir. En ce qui me concerne, je n’ai pas encore pris de décision.

Lors de mon dernier mandat, j’avais fait l’erreur de déclarer que ce serait le dernier. Mais si la motivation et les projets sont toujours là, pourquoi s’arrêter ? Une chose est certaine, je resterai dans le football, car c’est avant tout une passion !

Quelle place attribuez-vous à Aliou Cissé dans ces réussites ?

Il est temps de rendre hommage à Aliou Cissé pour son immense contribution et tout le travail accompli dans divers domaines. Son amour du pays et sa soif de victoire nous ont permis de grandir. Il y a eu un Sénégal avant Aliou, et un autre pendant sa période. C’est à nous de perpétuer les valeurs qu’il a su inculquer à cette équipe et de poursuivre sur la voie des succès. À commencer par cette CAN au Maroc, où nous sommes déterminés à reprendre notre titre !

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