Rejet de la proposition de loi : Les vérités crues de Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly sur la position de la majorité sur l’homosexualité

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La proposition de loi criminalisant l’homosexualité au Sénégal a été rejetée hier par les députés de la majorité en évoquant « la position définie et affirmée, en plusieurs occasions, et plus particulièrement lors de rencontres avec des Chefs d’État étrangers, par le Président de la République, Monsieur Macky Sall », sur la question. Mais pour le Président du groupe parlementaire liberté et démocratie, Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly, cela ne peut constituer un motif de rejet d’une telle loi. Pour le parlementaire, même si la constitution du pays punit sévèrement cette question, il est évident que toute loi a besoin d’être parfaite suivant le contexte.

La majorité présidentielle a rejeté la proposition de loi sur l’homosexualité. Comment cela s’est passé exactement ?
Ceux qui ont proposé la loi ne pouvaient pas y assister, car ils ne font pas partie du bureau de l’Assemblée nationale. Le bureau est composé de dix neufs membres. Deux pour le groupe liberté et démocratie, les six secrétaires élus, ils sont de la coalition BBY et les sept vice-présidents, le président de l’Assemblée nationale et les deux questeurs. Il y avait dix députés de la majorité qui étaient présents. Toute la majorité a défendu le rejet du projet de la loi et j’étais le seul à m’y opposer. 
Qu’est-ce qui vous a motivé à défendre ce projet de loi ?
D’abord je suis un musulman et je mets en avant ma religion dans toute chose. L’autre chose, je sais que ceux qui ont porté cette proposition de loi sont des croyants, des gens dignes de foi, je veux dire les membres du mouvement And Samm Djiko Yii, ainsi que les députés qui l’ont portée. C’est vrai que je ne fais pas partie des signataires, mais la majorité des membres de notre groupe parlementaire fait partie des signataires qui ont porté cette proposition de loi. Donc si une telle proposition vient à l’assemblée nationale, je dois la défendre. L’autre aspect qui m’a poussé à défendre cette proposition, c’est que le pays a besoin de cette loi. Car notre religion musulmane est catégorique sur la question de l’homosexualité. Dans le saint Coran, il est clairement mentionné que quiconque fait de telle pratique sur terre, il sera châtié le jour du jugement dernier. Le Prophète Mohamed (PSL) avait dit dans des hadiths que toute personne qui pratique l’homosexualité doit être tué ainsi que son compagnon avec qui il pratiquait cela.
Est-ce que les arguments de la majorité vous suffisent largement ?   
Cela ne peut me suffire guère, car je considère que toute loi a besoin d’être améliorée et mieux encadrée suivant les contextes. Cela permettrait de faire reculer ceux qui pratiquent ce genre de choses dans le pays. C’est pourquoi, je pense que cette loi devait être acceptée et adoptée par les députés surtout de la majorité. Mais puisque nous ne sommes pas dans un État Islamique, on ne peut tuer personne, mais on peut mettre en place de dures sanctions qui feront de telle sorte que personne ne pensera pas à faire cette pratique au Sénégal. 

Donc vous pensez que les arguments de la majorité sont en déphasage avec la réalité que nous vivons actuellement ?

Non, ces arguments ne collent pas à la réalité, ni à notre religion encore moins à nos coutumes et valeurs culturelles. Je suis persuadé qu’on n’acceptera jamais sur terre que l’homosexualité soit dépénalisée dans ce pays. Cette pratique est bannie par les populations.  
Donc vous rejoignez le président Macky Sall dans sa déclaration sur la question ? 

Le discours doit s’accommoder avec la pratique. Ce qui pourrait donner sens à la déclaration du président Macky Sall sur cette question, c’est de laisser les députés de la majorité voter cette loi et de ce point de vue tout monde saura que le président croit fermement à son propos sur la question de l’homosexualité. Seule l’acceptation de cette de loi peut conforter la déclaration du président Macky Sall. Dans ce cas, je saurais que la déclaration de chef de l’État a été matérialisée par les députés de son groupe. 
La loi a été rejetée, quel sera le prochain combat ?
J’avoue que je suis mal placé pour répondre à cette question. Car je ne suis pas l’initiateur de cette proposition de loi. Et je pense que les initiateurs sont mieux habilités à répondre à cette question, mais tout ce qu’ils décideront, je les accompagnerai dans la lutte comme cela se doit surtout ici à l’Assemblée nationale…

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