Avec la perte du titre à la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, les Lions du Sénégal s’éloignent déjà du prix de Joueur africain de l’année, la plus prestigieuse distinction des CAF Awards récompensant les plus brillants acteurs du football africain de l’année.
Une équipe, c’est d’abord le collectif avant les individualités. Les individualités doivent être toujours au service du collectif. Si ces individualités font défaut, la performance du groupe s’en ressent.
C’est ce qui est arrivé à l’équipe nationale du Sénégal à la CAN 2023, où le gardien de but Édouard Mendy, les milieux de terrain Pape Alassane Guèye, Lamine Camara et l’arrière Krépin Diatta ont été plus en vue que les leaders habituels.
Certains cadres très attendus, comme le leader technique Sadio Mané et son lieutenant Ismaïla Sarr, n’ont pas brillé à la hauteur des attentes pour guider l’équipe nationale à un back-to-back.
Le parcours du Sénégal a été écourté par cette amère élimination dès les 8èmes de finale. La faute à un grand réveil à domicile d’une équipe ivoirienne ayant miraculeusement accédé à la phase à élimination directe en tant que meilleur 3ème, après un premier tour presque chaotique.
C’est à la surprise générale que les Éléphants sont parvenus à dérouter les Lions sur la route du sacre en ouvrant leur succession aux tirs au but (1-1, TAB 5-4).
Cette sortie précoce des Lions semble déjà compromettre toute chance de voir un joueur sénégalais remporter le prochain Ballon d’Or africain, si l’on se réfère au premier critère pour l’attribution de cette distinction. Ce critère met en avant les performances du joueur en club et sur la scène internationale.
Quand on parle de performances sur la scène internationale, on pense d’abord à la Coupe d’Afrique des Nations en année de CAN et à la Coupe du monde en année de Coupe du monde.
On s’en souvient : le Sénégal avait réussi une véritable razzia aux CAF 2022, après avoir conquis un titre continental historique : Sadio Mané Ballon d’Or africain, Aliou Cissé meilleur entraîneur, Pape Matar Sarr meilleur jeune, le Sénégal meilleure équipe masculine et Pape Ousmane Sakho auteur du but de l’année. Cette manita historique renseignait sur la domination du Sénégal en Afrique.
El Hadji Diouf et Sadio Mané dans la légende
D’ailleurs, l’enfant de Bambali fut l’un des artisans du sacre du Sénégal lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2021 au Cameroun, où il a été sacré meilleur joueur de la compétition.
Il avait inscrit son nom pour la première fois au palmarès du Ballon africain en 2019. Cette année-là, la légende Sadio avait vécu une année faste tant avec Liverpool (sacres en Ligue des champions et au Mondial des clubs), qu’avec la sélection nationale, battue en finale de la CAN par l’Algérie (0-1). Il avait aussi terminé aussi co-meilleur buteur de Premier League, avec 22 réalisations.
Avant lui, El Hadji Diouf a marqué son époque avec des performances majuscules en club comme en sélection pour mériter cet honneur de brandir le Ballon d’Or africain deux fois de suite ! Un «Dioufy Fire» au sommet de son art a été double Ballon d’Or africain en 2001 et 2002.
Il doit son Ballon d’Or à sa meilleure saison en Ligue 1 avec 10 buts en 26 matchs sous les couleurs de Lens. Il faisait partie des meilleurs joueurs de l’élite française quand les Lensois ont terminé vice-champions de France en 2001.
Pour son second Ballon d’Or, Diouf avait brillé de mille feux durant ces éliminatoires du Mondial 2022 en terminant deuxième meilleur buteur avec 9 pions. Et lors de ce Mondial, où le Sénégal s’est arrêté en quarts de finale face à la Turquie (0-1), El Hadji Diouf figurait malgré tout au 7ème rang dans le classement des meilleurs joueurs de ce Mondial 2002.
Ces moments fastes contrastent avec la situation actuelle des internationaux sénégalais. En effet, en plus de l’échec à la CAN 2023, les Lions évoluant dans les championnats européens ne sont plus en lice dans la Ligue des champions. La majeure partie de ces joueurs sont dans les clubs qui ne jouent pas le titre. C’est dire qu’ils sont éloignés du Ballon d’Or africain.