
Capitaine des U-17 sénégalais champions d’Afrique, Amara Diouf vit un véritable conte de fées. À l’approche du Mondial U-17 en Indonésie, il se confie à la FIFA.
Le football, Amara Diouf l’a clairement dans la peau. Il est tombé dans la marmite étant petit, guidé par un père, Ady, ancien footballeur converti dirigeant de club : «Il est mon pilier et mon mentor, si j’arrive à faire ce que je fais aujourd’hui c’est grâce à lui», déclare le numéro 10 des Lionceaux.
Conscient du talent de son fils, Ady Diouf l’a inscrit à l’école de football de Pikine, où il officiait lui-même en tant qu’entraîneur. En 2017, après que le club a été choisi pour représenter le Sénégal dans une grande compétition internationale U12, Amara s’est envolé pour New York et a resplendi durant le tournoi. Avec ses neuf buts inscrits, il a très vite tapé dans les yeux des recruteurs de Génération Foot, l’une des plus grandes écuries du football sénégalais. «C’étaient mes premières prestations à l’extérieur du pays, j’en garde un excellent souvenir», se souvient aujourd’hui le jeune adolescent.
De retour au Sénégal, tout s’est alors très vite enchaîné pour Amara. Après avoir quitté Pikine, il a intégré Génération Foot et écrit les premières lignes d’une nouvelle et très belle histoire. Rapidement surclassé, l’ailier gauche s’est vite fait un nom et sa réputation de sérial buteur a vite dépassé les frontières de Dakar. Alors qu’il venait d’être nommé sélectionneur des U17 sénégalais, Serigne Saliou Dia a rapidement eu vent des exploits du jeune prodige.
«Techniquement, il est au-dessus du lot»
À l’aube de la CAN U17, le tacticien est chargé de «réparer une anomalie» : gagner pour la première fois de l’histoire du Sénégal le titre de champion d’Afrique cadets. L’ancien formateur de l’Aspire retrousse ses manches, parcourt le pays, tombe sur cette pépite : «Techniquement, il est au-dessus du lot, grâce à cet aspect de son jeu, il peut décanter n’importe quelle situation en sa faveur. En une ou deux touches de balle, il fait la différence». Sans aucune hésitation, il le nomme capitaine de la sélection.
Son brassard serré autour du bras, Amara Diouf s’est ainsi présenté en Algérie, hôte de la CAN-U17, avec de nombreux regards braqués sur lui. Le tournoi, célèbre pour avoir révélé des footballeurs confirmés comme les Nigérians Victor Osimhen et Kelechi Iheanacho, a alors peut-être mis en scène une future star du football mondial tant l’ailier sénégalais a répondu aux attentes.
Arrivés en finale, les Lionceaux l’ont emporté 2-1 en renversant le Maroc. Et s’il n’a pas marqué lors de ce match décisif, le talentueux ailier a pesé de tout son poids sur la finale et survolé chaque rencontre avec une facilité déconcertante, tant physiquement que techniquement. Meilleur buteur du tournoi avec cinq réalisations, il a effacé des tablettes le record de Victor Osimhen.
«Garder les pieds sur terre»
Nouvelle coqueluche du football sénégalais, Amara Diouf a aussi fait parler de lui en signant un contrat avec adidas, devenant ainsi le plus jeune joueur africain à être lié à la célèbre marque aux trois bandes. Bien qu’il soit embarqué dans un tourbillon médiatique, le jeune homme, serein, reste concentré sur son football.
«Je suis toujours surpris qu’on me reconnaisse dans la rue», confie-t-il. «Ma famille, mes amis et le staff de Génération Foot m’aident à garder les pieds sur terre. Ils me rappellent, à juste titre, que je n’ai encore rien réalisé jusqu’à présent et que je ne suis qu’au début de ma carrière. Avec eux à mes côtés, je ne peux pas prendre la grosse tête».
Une sérénité qui ne cache pas l’ambition du Sénégalais. Alors que ses anciens camarades de classe sont sûrement en pleine crise d’adolescence, Amara Diouf, lui, marque l’histoire du football de son pays.
«Aller le plus loin possible au Mondial»
Convoqué pour la première fois chez les Seniors, pour le dernier match des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations, face au Rwanda (1-1), le Pikinois est devenu à 15 ans, 3 mois et 2 jours le plus jeune joueur de l’histoire de la sélection sénégalaise : «Ce fut un cocktail d’émotions. D’abord j’étais super heureux, je ressentais de la fierté puis une fois arrivé au rassemblement, j’étais très stressé car je me suis rendu compte que j’étais chez les A avec mes grands frères, des joueurs beaucoup plus expérimentés que moi et j’ai énormément appris avec eux».
La suite du conte de fée d’Amara Diouf passera désormais par la Coupe du monde U17 de la FIFA, Indonésie 2023 qui démarre en novembre prochain. «Ça va être une compétition de haut niveau et je crois que nous sommes bien préparés. On veut aller le plus loin possible dans ce tournoi. Il ne faudra pas qu’on se laisse intimider par les autres équipes et si nous jouons comme nous l’avons fait à la CAN, on pourra voir le trophée, si Dieu le veut».
Avec un avenir qui semble bien tracé, nul doute qu’Amara Diouf fera encore parler de lui.
Source : FIFA