Tombé amoureux du foot à son plus jeune âge, le natif de Bambali fugue pour maximiser ses chances. Le ballon rond reste une obsession. Et les conditions précaires ne freinent pas ses ardeurs. Malgré des chaussures défectueuses, il se présente aux essais organisés par Génération Foot. Il tape dans l’œil des dénicheurs de perles et intègre l’académie des Grenats. Un gros pas en avant en vue d’accomplir son rêve de devenir footballeur professionnel. Une ambition chevillée au corps. En dépit, au début, de désaccords avec son père, imam. Mais ils finissent par accorder leurs violons.
A sa majorité, il rallie la France pour compléter sa formation. Une étape de sa vie dont il se souviendra toujours. Il affronte le froid de la Moselle. Sans oublier la blessure qu’il traîne et qu’il cache à ses dirigeants. Même si le FC Metz n’évolue pas dans l’élite, le talent de Sadio Mané finit par subjuguer au-delà de l’Hexagone. Les prouesses du Sénégalais lors des JO de Londres en 2012 séduisent beaucoup de clubs. Le Red Bull Salzbourg flaire le bon coup et claque 4 millions d’euros. Une folle somme à l’époque. Le FC Metz, relégué en National, se frotte les mains. Grâce à cette vente, les Grenats renflouent les caisses.
Le club autrichien sait dénicher des jeunes, avec un gros potentiel. Sadio Mané confirme les attentes placées sur lui. Il ne s’éternise pas là-bas non plus. Deux exercices suffisent pour attirer les grands clubs de Premier League. Southampton grille la politesse aux grosses écuries anglaises et enrôle l’un des plus grands espoirs africains. Le Red Bull Salzbourg réalise une belle plus-value. Les Saints déboursent 23 millions d’euros pour s’offrir le Sénégalais. Un joli coup! Ce gros transfert montre, une fois de plus, les progrès de Sadio Mané. Il inscrit 45 buts et délivre 32 passes décisives en 87 matchs avec l’équipe autrichienne.
Il faut concéder que Sadio Mané est patient. Sa carrière suit une certaine logique. Il ne brûle aucune étape malgré les nombreuses sollicitations. À Southampton, comme dans ses précédents clubs, son passage est remarqué. Sous le maillot des Saints, il fait trembler les filets à 25 reprises pour 14 caviars en 75 rencontres. Il inscrit même en 2015 le triplé le plus rapide en Premier League en 2 minutes et 56 secondes contre Aston Villa. Il éjecte le record de Robbie Fowler datant de 1994 avec Liverpool contre Arsenal. Il marque les esprits dans le championnat anglais. Logiquement, les grands clubs lui font encore la cour. Les Reds parviennent à le convaincre. Le montant de l’indemnité de transfert: plus de 41 millions d’euros! Encore une belle vente!
En club, ses différents choix sont concluants. Mais c’est en sélection que les choses se compliquent. Devenu une star, les supporters se montrent hyper exigeants avec lui. Rien ne lui est pardonné. Les critiques l’atteignent. A tel point qu’il craque! C’est le début d’une fusion. D’un amour que rien ne peut briser. A la place des critiques acerbes et gratuites, ses détracteurs expriment désormais de la compassion. Ils s’érigent même en bouclier. Cela le libère et le transcende à la fois. Sadio Mané est né pour gagner. Un premier échec ne le freine jamais. Avec Liverpool, il finit par soulever la Ligue des champions après une première finale perdue. Avec les Lions de la Téranga, il fait de même. En se montrant intrépide, il joue un très grand rôle dans la conquête du titre au Cameroun. Le premier sacre de l’histoire du Sénégal. Un rêve qu’il entretient secrètement depuis sa tendre enfance. Son plus grand succès!