Homme politique, Idrissa Seck a subi la même formation politique que le Président de la République, Macky Sall. Réclamant le statut de « chef de l’opposition », le leader de Rewmi était l’un des opposants les plus virulents qui n’hésitait jamais à tirer à boulets rouges sur le camp présidentiel. Mais l’eau a coulé sous le pont quand il surprend le monde en retournant sa veste pour rejoindre son promotionnaire politique, Macky Sall sans vraiment dévoiler les clauses de leur Pacte. Depuis cette situation, les Sénégalais le considèrent comme un traître qui a vendu son âme au »diable », car n’ayant pas honoré sa parole.
À moins que le président de la République ne change ou décide de changer au dernier moment, Idy devrait hériter de la Primature, selon nos informations. En tout cas, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) n’est pas écarté des plans du président Macky Sall pour ce poste de chef du gouvernement, au nom de la concrétisation des «retrouvailles de la famille libérale», a affirmé Serigne Mansour Cisse,journaliste au moment où tous les regards sont braqués ailleurs. Même son cloche pour l’analyste politique, Albert Sy. Selon lui, nommer Idrissa Seck Premier ministre est une possibilité, puisque soutient-il, que c’est un ami du Président de la République, mais aussi un allié politique. « Personne ne connaît leur accord avant qu’il rejoigne la mouvance présidentielle. Politiquement, ce n’est pas surprenant. Si le choix porte sur lui, il faut savoir qu’il y a des raisons éminemment politiques. Le président est confronté à des problèmes de la gestion du parti politique, du gouvernement, du parlement, de l’opposition et des élections présidentielles de 2024», a-t-il fait savoir tout en ajoutant : « qu’il a le profit, car, il connaît la situation du pays et a eu à gérer plusieurs postes avant. » Cependant, il a reconnu que sa nomination ne sera pas comme une lettre à la poste au sein du parti de l’Alliance Pour la République (APR), de la coalition Benno Bokk Yakaar.
Idrissa Seck favori
Pourtant, il était complètement zappé sur la liste des « favoris » pour le poste de Premier ministre. Car, si l’on se fie à certains analystes politiques, » le prochain Premier ministre doit être en mesure de conduire non seulement le gouvernement, mais devrait avoir des aptitudes et capacités politiques pour compter de l’électorat. Il devrait être quelqu’un qui peut laver l’affront de ce régime qui est mouillé jusqu’au coup par des scandales », a souligné le professeur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Moulaye Ndiaye. Ainsi, l’annonce de sa nomination a soulevé ainsi un tollé au sein de la mouvance présidentielle. Selon certaines indiscrétions, une réunion a été tenue secrètement par ses pairs qui, si l’on se fie toujours aux informations glanées un peu partout, ont avancé que la majorité s’est dispersée.
Les Apéristes s’opposent
Sous l’anonymat, ce cadre, réputé très fidèle à Macky Sall, a estimé que certains membres de la coalition sont en train de préparer leurs valises. Concernant la véracité de cette information, un autre membre de la coalition de Benno Bokk Yakaar a soutenu que personne ne peut savoir à quel pied danser. » Tout est devenu flou au sein de la coalition et du parti Benno Bokk Yakaar ». On a l’impression que des politiciens professionnels sont capables de foutre en l’air tout le travail qui a été conçu depuis 2012 pour leur propre intérêt en phagocytant une bonne partie de la population pour un leader impopulaire et vomi par la population ». À vrai dire, certains politologues continuent toujours à crier sous les toits que la famille libérale n’est pas encore complètement disparue comme le pensent certains. Il a ainsi soutenu que le président de la République a déjà rassemblé une bonne partie de la famille libérale. «Il y a des ténors comme Serigne Mbacké Ndiaye, Pape Samba Mboup, Farba Senghor, et récemment Pape Diop qui sont avec Macky Sall sans oublier Idrissa Seck et sa famille. Donc, on peut dire qu’il les a assez rassemblés. Si le Pds venait, la famille libérale allait être réunie et rappelons-le, Abdoulaye Wade avait dit que la famille libérale aurait pu rester au pouvoir pendant 50 ans comme le PS l’été », a-t-il indiqué.
Les faiblesses de Idrissa Seck
Mais force est de constater que l’ancien Premier ministre ne pèse pas aussi lourd pour diriger un gouvernement en crise de l’électorat. Il faut se fier aux résultats des élections législatives. On se rend compte qu’en réalité il n’est pas capable d’affirmer son leadership dans son propre centre de vote face à la déferlante houleuse de la coalition Yewwi Askan Wi qui a ratissé large, malgré son expérience politique. Connu par sa communication qui a fait les choux gras de la Presse et ancien directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade à la Présidentielle en 1988. En 1995, il est nommé ministre du Commerce dans le gouvernement d’union nationale. Il retourne à son poste de Directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade pour un mandat de 7 ans en 2000. En 2002, il est promu Directeur du Président puis Premier ministre et ministre d’État. Avant cette humiliation politique, il est habitué aux échecs, de 2007, 2012 et 2019. Sa déception fut grande lorsque des huées fusent partout lors des élections législatives par ses anciens sympathisants. Pour Abdoulaye Ndiaye, un ancien rewmiste, il pense qu’Idrissa Seck a perdu sa force politique alors qu’il a perdu des personnes de conviction comme Thierno Bocoum, Déthié Fall, Abdourahmane Diouf qui étaient des caciques. Même avis, Ousmane Ndiaye de la coalition Yewwi Askan croit mordicus que le « mbouru ak Sow » ne sera pas en bon terme, puisque, soutient-il que les résultats des législatives ont révélé sa faiblesse. » Il faut faire une lecture réaliste dans ce compagnonnage. Macky Sall a pêché le gros poisson pour renforcer son électorat. Mais il faut reconnaître qu’il (Macky Sall) est déçu. Regardons sur les 82 députés de Benno Bokk Yakaar, même les partis proclamés morts comme le Parti socialiste (PS) et l’Alliance des forces de progrès (AFP) ont eu respectivement 5 et 2.
Poussant le bouchon plus loin, le Professeur Ibou Sané déclare que: «Avant les élections législatives, ça pouvait être possible, mais là, compte tenu du score très étriqué qu’il y a entre l’opposition et la coalition au pouvoir, il faut quelqu’un qui a la capacité d’écoute.» Mais son parti n’a rien », martèle-t-il. Aissatou Ndiaye, une ancienne élève de l’école politique de Rewmi, ne fait de langue de bois s’agissant à s’en prendre à Macky Sall. Pour cette militante de première heure, «C’est un fin politique, qui peut tout négocier pour arriver à ses fins, mais ce serait une grosse erreur de la part du président de vouloir nous l’imposer.»
Meilleur profil pour le Poste de Premier ministre
Selon l’analyste politique, «Il faut prendre quelqu’un qui soit un rassembleur, un réconciliateur, qui est à la fois à l’écoute des populations pour pouvoir prendre en compte la demande sociale», insiste l’enseignant-chercheur en Sociologie politique à l’université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, qui appelle Macky Sall à «éviter de nommer un Premier ministre bagarreur, va-t-en-guerre.» Selon lui, le « rewmiste » en chef « n’est pas d’attaque, il ne parle pas beaucoup, il ne parle presque pas et un Premier ministre doit parler, bouger pour régler les problèmes des Sénégalais ». Le Pr Sané rappelle, à cet effet, que même lors de la campagne électorale, Idrissa Seck n’a pas trop bougé. De son côté, Albert Sy.