Halimatou Diallo : «Avant de me violer, le militaire m’a giflée, a déchiré ma jupe et m’a dit qu’il est un tueur»

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Elle a 22 ans et travaille dans un bar à Kédougou. Un jour de forte pluie, elle a croisé la route d’un soldat qui aurait abusé d’elle. Voici son récit paru dans L’Observateur de ce vendredi.

«Après avoir fini mon travail, dans la nuit du 22 au 23 septembre, j’étais sur le point de rentrer chez moi lorsqu’il a commencé à pleuvoir. J’ai appelé tous mes contacts taximen, en vain. Ils étaient tous sous boîte vocale. J’ai demandé à ma copine Nadia si je pouvais passer la nuit chez elle. Elle m’a dit que sa chambre n’était pas en bon état. J’ai décidé d’attendre la fin de la pluie pour rentrer. J’allume ma connexion internet et je reçois un message Whatsapp de Boubacar. Boubacar est un client du bar. Il m’a proposé de passer me prendre. Je lui dis que j’étais avec Nadia. Il m’appelle plus tard pour me dire qu’il viendra avec un de ses amis nommé Mohamed, qui est militaire. Il remet mon numéro à ce dernier.

«Lorsque Mohamed m’a appelée pour me dire qu’il était arrivé avec sa voiture, Nadio et moi sommes sorties et avons pris place à bord du véhicule de couleur noire. A hauteur du lycée Maciré Bâ, à côté d’une station-service, nous déposons Nadia, qui habite au quartier Fadiga. En cours de route, le véhicule faisait un bruit suspect. Mohamed décide de faire un détour chez lui pour récupérer un outil et réparer la panne. Sur place, il entre dans la maison et en ressort sans un outil. Lorsqu’il me propose d’entrer chez lui, je décline. Mon refus l’a mis hors de lui.

«Je réclame justice et j’interpelle les organisations de femmes et des droits de l’homme pour que justice soit faite.»
«Il commence à rouspéter. Puis, il confisque mon téléphone, me prend au cou et m’oblige à entrer chez lui malgré mes cris. En me conduisant de force dans sa chambre, il me dit : ‘Tu penses que je vais interrompre mon sommeil à cette heure pour te rendre service et te laisser tranquillement rentrer chez toi. Je l’ai supplié de me laisser rentrer chez moi. Je lui propose de lui payer la course par Wave. Il refuse et me fait entrer de force dans sa chambre. Pour me pousser à arrêter mes cris, il me donne une gifle qui me projette sur le frigo. Il se jette sur moi, enlève ma perruque, déchire ma jupe et me dit qu’il est militaire, qu’il est un tueur et qu’il a l’habitude de tuer. Il me pénètre ensuite de force.

«Après m’avoir violée, il appelle son ami pour lui dire que j’avais refusé toutes ses propositions. Mon asthme s’est réveillé et je me suis évanouie. Je me suis réveillé à mon lieu de travail. Je me rends par la suite à la police pour déposer une plainte. Suite à une réquisition, je suis orientée à l’hôpital pour des examens. Le lendemain, je suis retournée à la police où j’ai trouvé Mohamed qui était en compagnie d’un de ses supérieurs. Les policiers m’ont fait savoir que le dossier était déjà au tribunal. Lorsque je me rends au tribunal, j’apprends que celui qui traite le dossier était absent. Depuis, je fais des va et vient incessants. Je réclame justice et j’interpelle les organisations de femmes et des droits de l’homme pour que justice soit faite.»

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