Sadio Mané a commencé au petit trot sa Coupe d’Afrique des Nations, où il porte l’immense espoir du Sénégal de conquérir enfin sa première CAN. La quête se poursuit contre le Malawi, mardi (17h00) à Bafoussam.
« Ah non, je ne suis pas du tout déçu par le grand Sadio Mané, lors des deux matches il a été correct, voire très correct », assure à l’AFP El Hadji Diouf, un des prédécesseurs de l’attaquant de Liverpool dans le rôle du buteur star du Sénégal. « Le tournoi vient de commencer, il en est à deux matches et un but, il s’est battu, il a tout donné. Il a répondu aux attentes », insiste Diouf, passé lui aussi par les « Reds ».L’homme au trait blond dans la coiffure a marqué sur penalty à la toute dernière seconde du premier match, contre le Zimbabwe (1-0), puis est resté muet, comme tout le monde, dans le « derby » contre la Guinée (0-0). Des résultats pas brillants, collectivement et individuellement, mais suffisants pour viser les 8e finale, à confirmer contre les « Flames » du Malawi, classées un point derrière le Sénégal depuis leur victoire contre le Zimbabwe (2-1).
Mais « les tournois ne sont pas une course rapide, mais une course de fond, prévient El Hadji Diouf. L’équipe du Sénégal va monter en puissance. Elle s’est préparée pour aller jusqu’au bout. Comme on dit en Côte d’Ivoire, c’est à la fin de bal qu’on paie les musiciens ». « Pour gagner le trophée en finale il faudra être intelligent, et Sadio est intelligent. On se prépare dans l’ombre », ajoute Diouf, idole de jeunesse de Mané et désormais un de ses proches, de buteur à buteur. Aujourd’hui, l’ancien de « Génération Foot » et du FC Metz « est le leader technique de notre équipe, il joue bien son rôle », insiste le meneur de l’attaque des « Lions de la Teranga » quarts de finalistes du Mondial-2002. « Il fait partie de cette caste des grands joueurs africains », assure son sélectionneur, Aliou Cissé.
Diouf est bien placé pour savoir que le Sénégal attend beaucoup de ses stars, il a vécu une défaite en finale, en 2002 contre le Cameroun (0-0, 3 t.a.b. à 2), où il avait manqué son tir au but, comme l’actuel sélectionneur, Aliou Cissé, et Hamdy Faye. Mané lui a perdu la finale de la précédente CAN, contre l’Algérie (1-0). En 2017, à son tour, il avait manqué un tir au but en quarts de finale, encore contre le Cameroun (0-0, 5 tab à 4). Il avait fini en larmes ce jour-là. Mais le gamin de Bambali, en Casamance, où on le surnomme « Ballonbuwa », le sorcier du ballon, court toujours après un but précis, à 29 ans. « Mon rêve, c’est d’écrire l’histoire et de gagner tous les trophées, c’est mon rêve de gamin », dit-il dans le documentaire que lui consacre Rakuten TV, « Sadio Mané, made in Senegal ». Mais Diouf assure que le leader du Sénégal n’a pas la pression. « Pas du tout, Sadio est un pro, il a gagné la Ligue des champions, la Premier League, la Coupe du monde des clubs… Il sait que gagner est une organisation, une mentalité et une stratégie ». Et un rêve…