Le journaliste mercenaire Madiambal Diagne a sorti son dernier éditorial le 14 février 2022, sur le sujet des élections législatives du 31 juillet 2022 et la diaspora. Il y dénonce, selon lui, la mise à l’arrêt du pays lors de l’organisation d’élections et tout ce qui s’y rattache. Mais il va plus loin, il tisse patiemment la toile telle une araignée, n’hésite pas à prendre des bifurcations, parfois des itinéraires bis, mais il finit par arriver à destination : il y a trop de postes de députés pour la diaspora, nous annonce-t-il ! Pense-t-il vraiment ce qu’il dit ou est-il lancé en éclaireur pour prendre la température ? La seconde hypothèse semble plus probante. Madiambal Diagne est réputé entretenir des accointances douteuses avec le régime corrompu de Macky Sall. Lorsqu’il couche ses mots, il est en mission pour le « président Tefal qui traîne des casseroles » pour reprendre l’expression de Jean-Claude Félix-Tchicaya, une sorte de chien de garde, un vil « mercenaire de la plume ». Il est le journaliste dont la plume ne s’aiguise que pour démolir les adversaires de Macky et baliser le terrain lorsque ce dernier prépare ses sales coups dont il a le secret. Mais attention, Madiambal tient à nous persuader que lui il s’exprime librement, il n’est pas la voix (plume) cachée de Macky. Alors il s’exprime savamment et volontairement en conséquence. L’expression « atermoiements du Président Macky Sall », déposée, au détour d’une phrase, dans son éditorial, suffirait donc à nous convaincre de la bonne foi de Monsieur Diagne et de sa liberté de ton. Assez de duperie! En pratiquement 10 ans de règne, le président Macky Sall a réussi la prouesse de se mettre à dos quasiment des pans entiers de ressortissants sénégalais dans la diaspora. Ses dernières années, ses nombreux coups d’épée adressés à la démocratie et les libertés, ont contribué à bâtir sa légende de président liberticide, dictateur et anti-démocrate. La diaspora a réclamé sa démission, contesté son pouvoir, l’a hué dans les rues occidentales et chanté son futur déclin … Autonome financièrement, les yeux ouverts sur les bienfaits de l’État de droit, la diaspora est exigeante envers le pouvoir central. Bercée aux réalités occidentales, elle est moins encline à céder à la fatalité et aux pressions politiques insidieuses. Chaque année, la diaspora sénégalaise dans son ensemble effectue des transferts de fonds à destination du Sénégal, principalement destinés à la consommation des ménages, estimés à hauteur de 10% du produit intérieur brut. Organisée, à elle seule, elle peut faire basculer un régime, aussi puissant soit-il. Il faut toutefois reconnaître que Macky n’est pas le premier président à subir frontalement les foudres des financiers de la paix sociale au Sénégal. Avant lui, d’autres présidents comme Abdoulaye Wade ou Abdou Diouf et Senghor (dans une moindre mesure) ont été contestés. Seulement, Macky n’est pas un président à subir des pressions et des coups de coude sans riposter violemment. Il rend les coups sans ménagement. C’est ainsi qu’à la suite de la présidentielle de 2019, il a privé (de la manière la plus brutale possible) les compatriotes de Bordeaux de leur consulat, fermé séance tenante, sans concertation ni palabre. Traumatisés, les Sénégalais de Bordeaux ont vite compris qu’ils étaient violemment punis par Macky pour avoir osé le défier. 3 ans de fermeture pour un consulat qui s’apprête à rouvrir pour les législatives, à pas feutré. Opération séduction en vue ? Aujourd’hui, ce qui fait peur à Macky, c’est de voir déferler à l’Assemblée nationale en juillet 2022, l’opposition dans la diaspora. Il sait que cette perspective est un pas de plus vers la fin assurée de son régime néfaste. Mais essayez d’arrêter la mer avec vos bras, elle déferle sur vous ! Diatou Sow