Un climat d’insécurité règne au Sénégal ces dernières années, notamment en cette veille de campagne électorale. Lors des rassemblements politiques, sportifs, à l’intérieur des maisons, les scènes de violences rythment le quotidien de nos compatriotes dont certains se sentent abandonnés par les pouvoirs publics. “SourceA” est allé tendre son micro aux populations qui vivent la peur au ventre dans les quartiers réputés chauds de Dakar. Notamment, à Grand-Yoff où les bandits dictent leur loi et à Diamagueune où les partisans du lutteur Siteu sont pointés du doigt.Notre société est devenue plus violente que jamais. En témoignent les nombreux cas de viol, d’agression et de meurtre qui ont fini par créer une certaine psychose chez les populations. Réputé être un modèle de démocratie et un îlot de paix et de stabilité en Afrique, le Sénégal est aujourd’hui perçu différemment par les observateurs qui craignent le pire et que tout peut basculer du jour au lendemain Les violents événements de mars dernier hantent le pays tout entier. A ce climat politique délétère s’ajoute la hausse du taux de criminalité et des scènes de violences quotidiennes; les actes de vandalisme, de saccage, de pillage des biens et infrastructures publics dans les stades et différentes aires de jeux. Tout récemment, au stade Ngalandou Diouf de Rufisque, à l’arène nationale et d’autres localités de l’intérieur les populations ont vécu de terribles situations. Plus tôt, à la fin de l’année scolaire écoulée, ce fut dans l’espace scolaire qu’une incompréhensible vague de violences a été constatée. Toute la communauté nationale est interpellée. Des occasions pour certains malfaiteurs de semer la terreur. Pendant ce temps, les agressions sont aussi devenues monnaie courante dans plusieurs quartiers de la capitale.Grand Yoff, lorsque les malfaiteurs dictent leur loi en plein jourDans la banlieue comme à Grand Yoff, les cas d’agressions sont devenus très récurrents. A certaines heures de la nuit, il est très risqué de traverser certains endroits de ces quartiers où les malfaiteurs dictent leur loi.«On ne se sent plus en sécurité, surtout pendant cette période de fraîcheur où les rues se désemplissent très tôt, à la tombée de la nuit. Grand-Yoff, lorsque vous prononcez le nom, les gens pensent immédiatement aux agressions. Elles se font parfois même en plein jour, sous le regard des agents de la sécurité. Il y a eu beaucoup de cas de meurtres ici. Je ne peux pas vous expliquer tout ce qui se passe ici. Vous en avez certainement entendu parler. Il n’y a pas que Grand Yoff. “En plein jour, on assiste parfois à des bagarres avec armes blanches, à Grand-Yoff”
L’insécurité règne partout dans le pays », témoigne le commerçant, Aliou Mbengue qui tient son magasin à l’entrée du marché de ladite commune. Une folle ambiance règne dans ce lieu pris d’assaut par des marchands, des chauffeurs et des acheteurs se bousculent entre les étals et les soucks, les ateliers et tables de fortune; les vendeurs à la sauvette, des passants! Il faut s’armer de courage pour se frayer un chemin entre la foule de marchands qui encombrent la voie publique. «Les gens viennent très souvent pour créer des histoires, d’autres pour voler des matériels. En plein jour, on assiste parfois à des bagarres avec armes blanches. C’est une zone qui n’est pas sûre. Il devrait y avoir la présence de plus de policiers pour la sécurité des gens qui la fréquentent », recommande Modou Diagne, vendeur d’accessoires.
Diamaguene, les fans de Siteu pointés du doigt
Grand Yoff n’est pas le seul quartier de Dakar où règne l’insécurité. Diamaguene, quartier populaire situé dans la banlieue, n’a rien à lui envier. Le fief du lutteur de l’écurie de lutte Lansar, Siteu est surtout dangereux à l’approche, pendant et après les combats de celui-ci. Le quartier est envahi par des milliers de gens. Les voisins voient leur intimité perturbée, violée par le vacarme des jeunes qui squattent les lieux dénoncent cette attitude « C’est un endroit qui n’est plus calme comme auparavant. Les gens installent des barrières, nous empêchent de passer. Faisant preuve de compréhension, on laisse passer. Mais, les gens ne se sentent pas en sécurité lors de ces combats de lutte. Certains en profitent pour faire des vols et des agressions pour avoir de quoi se payer un billet. J’ai ordonné à mes enfants de fermer la porte et de ne pas ouvrir à un étranger », témoigne un habitant sous l’anonymat. Les habitants de la banlieue dénoncent l’insécurité grandissante qui prévaut dans leur localité.Ces quartiers comme Abdou Ndiaye qui ont décidé de prendre leur destin en main Au quartier Abdou Ndiaye, contrairement aux autres endroits de cette commune populeuse, c’est un calme plat qui régnait lors de notre arrivée sur les lieux. Des maisons fermées, des chiens errant dans les rues, le quartier affiche une atmosphère de deuil. Un habitant accepte de se confier. «Certes, parfois comme partout ailleurs, on assiste à des scènes de violences inouïes, des agressions, mais le quartier est bien protégé. Les gens vivent en parfaite harmonie. On y retrouve une association de jeunes du quartier qui ont créé un comité de veille pour assurer la sécurité des gens. Cela dit, nous voulons également des descentes régulières des policiers pour renforcer la sécurité», suggère-t-il. Pour sa part, l’étudiante Khady Guèye sait ce que cela fait d’être victime d’une agression. 10 août 2021 est une date qu’elle n’oubliera jamais. Alors qu’elle se dirigeait vers l’arrêt du bus à Diamaguène, elle a été prise à partie par des agresseurs. « Je ne les avais pas sentis se diriger vers moi. L’agression s’est passée entre 5h et 6h. J’ai été accrochée par deux agresseurs. Ils ont récupéré mon iphone. Je rends grâce à Dieu d’être en vie, ce jour-là, parce qu’ils étaient armés », narre-t-elle
Le Commissariat de police de Diamaguène, une aubaine pour les habitants
Au-delà de 21H, il était très risqué pour les riverains de traverser la passerelle Gouye-gui où les malfrats dictaient leur loi. Pour sécuriser les lieux, les policiers y effectuent des descentes toutes les nuits. Croisé sur les allées qui mènent vers cette infrastructure, Moustapha Diakhoumpa se réjouit de la présence des policiers. «On en a vraiment besoin. Il était temps. Les cas d’agressions étaient récurrents. Avec l’éclairage et la présence des policiers, les gens vaquent maintenant tranquillement à leurs occupations sans être inquiétés. Auparavant, personne n’osait traverser au-delà de 21 heures. Tout est fini maintenant avec la venue de ces policiers », dixit le jeune homme.L’insécurité n’est pas l’apanage des quartiers chauds de Dakar. A l’intérieur du pays aussi, c’est le même climat qui règne et ce sont aussi les mêmes défis qui se présentent aux populations. Et comme dans la capitale, les malfaiteurs n’hésitent pas à user d’armes pour faire régner la peur.
Silèye MBODJI
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