
Amateurs et férus de lutte avec frappe continuent de surfer sur un nuage de bon- heur avec la bénédiction du promoteur Alioune Guèye soutenu par Eric Favre, un amoureux fou des sports de contact comme la lutte. A la suite de Balla Gaye- Bris Bordeaux, Bombardier Balla Gaye et Boy Niang-Balla Gaye, des affiches qui por- tent la signature de Gaston Production, Lune Guèye se signale avec le remake de TaphaTine-Bombardier, toujours dans le re- gistre des « combats à sensation ». Le B52 et le colosse du Baol se retrouvent après la « 1ère saison » de ce choc des « warriors ». C’était au stade Demba Diop.
Le « 24 juin 2012 », comme si c’était hier …
Onze ans que Serigne Ousmane Dia dit Bombardier rumine et fulmine, au travers de la gorge, l’amère défaite que lui a infligée Tapha Tine, le colosse du Baol. Ce dimanche- là au stade Demba, l’argument frappant avait pris largement le dessus sur la technique de lutte pure, au grand désappointement des pu- ristes et autres accrocs d’actions d’éclat à même d’enflammer le nombreux public qui, pour rien au monde, ne voulait se faire racon- ter les péripéties de ce véritable « combat de titans », fort de la puissance athlétique des deux lutteurs. Ce sont plutôt les amateurs de sensations fortes qui ont été à la fête. De lutte pure, il n’en eut point. L’on assista plutôt à un combat de … boxe durant lequel la tête de file de l’écurie Baol Mbollo se mit en vedette en rouant de coups son adversaire.
Tapha Tine s’était prêté à son exercice fa- vori : se frayer un passage avec force coups de poing, arrêts et uppercut pour percer la garde de son vis-à-vis et sceller le combat à son compte grâce à un plaquage d’anthologie. Il y va avec beaucoup de puissance et de préci- sion. Difficile d’échapper à cette clé fatale. Contre Bombardier, Tapha Tine avait opté pour la confrontation. Son infortuné adver- saire a été sauvé du supplice par « Dr Ardo », le médecin du CNG, seul habilité à arrêter un combat pour préserver l’intégrité physique du lutteur mal en point. Il avait déclaré le colosse de Mbour inapte suite à des blessures au visage consécutives aux coups reçus. La sentence fut sans appel : défaite par décision médicale. De- puis cet après-midi cauchemardesque vécu par le champion de la Petite Côte, les deux lutteurs ont poursuivi leur carrière avec des fortunes di- verses. Bombardier a arraché à Balla Gaye 2 le titre de « roi » des arènes (le second à son actif) qu’il a ensuite perdu face à Modou Lô. Tapha Tine s’est prêté à cet exercice, sans succès, face à BG2 alors détenteur du titre.
Un prélude au «Tome 3 » de leur carrière
Avant d’entamer le Tome 3 réservé à la jeune génération (BG2 a donné le ton face à BN2), Bombardier et Tine se retrouvent pour une chaude séance d’explication sur fond de revanche, pour le premier nommé. Leurs propos d’avant-combat en disent sur leur détermination à « pimenter » leurs retrouvailles. Le colosse de Mbour ne fait pas mystère de son objectif : « J’ai pris ce combat pour le gagner », déclare-t-il avec force dans les colonnes du quotidien Sun Lamb et d’inviter Tapha Tine à « cinq minutes de bagarre intense ». Ce défi n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd pour qui connaît les prédispositions du champion du Baol à la confrontation physique. Optera- t-il pour un « 24 juin 2012 bis » ? Il n’exclut pas cette stratégie, d’autant plus que son ad- versaire l’a défié sur ce terrain, même s’il ai- merait étaler au grand jour son registre technique pour confondre ses détracteurs qui le qualifient … d’ « unijambiste », prompt à user, voire abuser, de coups de poing pour battre ses adversaires. Bombardier et Elton en sont une illustration. Face à ces deux lutteurs, Tapha Tine a gagné par décision médicale. Et si pour une fois, il évoluait sur un autre regis- tre, celui technique, au grand bonheur de ses supporters, fans et inconditionnels convaincus que leur champion ne saurait être le dernier de la classe au plan technique ?…
Le titre « roi » des arènes en ligne de mire
Bombardier a très tôt révélé son ambi- tion : décrocher avec le titre de « roi » des arènes. Le réussirait-il qu’il entrerait dans l’histoire en étant le seul lutter à s’asseoir trois fois sur le trône. Une seule alternative à cela : battre Tapha Tine dans un premier temps et se positionner pour l’après MXL – BN2. On peut en dire autant de Tapha Tine. Le champion venu du Baol n’a jamais goûté aux délices que procure ce titre suprême dans l’arène. Face à Bombardier, dimanche à l’Arène nationale, il a l’opportunité de figurer en bonne place parmi les sérieux prétendants. Motivation ne saurait plus grande. Ses supporters fans et incondition- nels se réclamant du Baol ne vivent et ne jurent que pour le titre de « roi» des arènes resté dans la capitale (Guédiawaye, Pikine et Parcelles) après un passage au Saloum (Kaolack) et un séjour dans la Petite Côte (Mbour et Joal).